Professeur Philippe PAPAREL – Chirurgien urologue
Centre Hospitalier Lyon – Pierre Bénite
Février 2017
On constate un manque de communication et d’information sur le VHL auprès du monde urologue. Il est dommage qu’un test génétique ne soit pas fait systématiquement. Il est impératif que la prise en charge des malades « héréditaires » avec des pathologies associées soit faite dans des centres experts.
La chirurgie du rein est une chirurgie très compliquée car c’est un organe très vascularisé : il passe par minute 1 litre de sang dans le rein, d’où des risques hémorragiques très importants. Plus on se rapproche du centre de l’organe, plus grands sont les risques (proximité de l’artère et des voies urinaires). Les tumeurs du rein peuvent être bilatérales.
Après l’ablation d’une tumeur, il est important d’avoir un suivi régulier car d’autres petites lésions peuvent survenir au fil des années.
Plusieurs types de chirurgie:
La chirurgie robotique : chirurgie qui nécessite des équipes entraînées. Le chirurgien est assis – Précision maximale – Pas de tremblement. Temps de mise en place du robot : environ 10 mn.
Le chirurgien est assis devant une console ergonomique. Côté patient, un chariot équipé de 4 bras interactifs et d’un système de vision en 3D. Avant l’intervention, les bras du robot sont recouverts de housses stériles. A l’intérieur de ces bras, sont placés les instruments chirurgicaux. (la vue en 3D est grossie 8 fois). Les gestes faits à la console sont immédiatement envoyés au robot (8 informations par seconde). Possibilité de faire une échographie en cours d’intervention. Aux côtés du patient, un interne chirurgien et des infirmières apportent leur aide pour aspirer les petits saignements et, éventuellement, bouger les organes voisins pour mieux accéder à la tumeur.
Un » plan de route » est établi avant chaque intervention:
- dégraisser entièrement le rein pour en avoir une vision parfaite au moment des sutures.
- ne pas rompre la tumeur, faire le tour et bien la délimiter.
- avant de couper, il faut impérativement interrompre la vascularisation en clampant l’artère. A partir de ce moment, le rein n’étant plus vascularisé, il faut aller très vite. L’idéal est de ne pas dépasser 20 minutes pour que le rein ne s’abîme pas.
- Précautions à prendre avant de clamper l’artère :
- horloge en place
- clamp, fils, table de conversion chirurgicale en urgence doivent être prêts.
- La chirurgie sans clampage est interdite car elle présente des risques hémorragiques très importants.
- retirer la totalité de la tumeur.
- pour suturer les plaies, la technique n’est pas de faire beaucoup de points, mais de rapprocher les tissus et de les comprimer. Obligation d’utiliser des fils résorbables sur les reins afin d’éviter les risques de calculs.
=> chirurgie peu invasive, temps d’hospitalisation réduit voire dans certains cas, chirurgie en ambulatoire.
Cryothérapie et Radiofréquence : Techniques consistant à congeler ou à brûler les tumeurs. Ce sont des traitements percutanés. La cryothérapie est moins risquée lorsque les tumeurs sont profondes. Surveillance à 2, 6 et 12 mois après l’intervention pour vérifier que toute la tumeur a été retirée. Si ce n’est pas le cas, l’opération peut se renouveler rapidement.
Les patients VHL vont, dans la majorité des cas, être opérés plusieurs fois, d’où l’importance d’avoir une chirurgie de qualité afin de préserver au mieux la fonction rénale.
Cependant, chez les personnes jeunes on privilégie la chirurgie par ouverture en première intention, qui permet souvent de retirer la tumeur à 100 %.
Il est important d’avoir un suivi régulier afin de traiter les tumeurs lorsqu’elles sont de petite taille.